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La compétition

 

Tout d’abord l’une des interactions pouvant faire évoluer les espèces est la compétition. Dans la compétition, deux espèces sont en interaction et influence négativement sur l’autre. Les deux espèces sont en concurrence pour avoir soit un accès en ressources alimentaires, soit un territoire ou autre chose … Ces espèces vont alors chercher à évoluer afin de prendre l’avantage sur l’autre, en développant des caractères avantageux qui seront transmis à leur descendance. Il existe deux types de compétition, la première est inter-spécifique, c’est-à-dire une complétion entre des individus d’espèces différentes et la deuxième est intra-spécifique, une compétition entre les individus d’une même espèce.

 

L’acacia et le koudou : Un exemple de compétition entre les plantes et les animaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans les enclos de Transvaal, de la savane d’Afrique du Sud, vivaient des koudous, grandes antilopes de la famille des bovidés. Ces derniers, vivant dans un milieu restreint pouvaient se nourrir seulement d’acacia, arbre épineux à fleurs généralement persistantes et blanches appartenant à la famille des Fabacées.

Un beau matin des années 80, on faisait face à une étrange situation : de nombreux koudous morts jonchent le sol. Cependant leur état semblait être inexplicable puisqu’il n’y avait ni sang et ni traces de morsures, ils étaient excessivement maigres et visiblement mort de faim alors que la végétation reste généreuse aux alentours, ce qui a beaucoup intrigué les scientifiques de l’époque.

Les scientifiques sud-africains dirigés par Mr Wouter Van Hoven, un professeur, vont essayer durant de nombreuses années d’expliquer ces morts mystérieuses.

En réalisant de nombreuses autopsies, les scientifiques ont découvert quelque chose d’identique dans l’estomac des koudous mort : des feuilles d’acacias non-digérées. Ils ont également compris que les koudous étaient morts d’empoissonnement. Mais quelque chose les bloquait. Ils n’arrivaient pas à faire le lien logique entre les feuilles d’acacia et l’empoisonnement.

Ils se demandaient « Comment l’acacia a-t-elle pu empoisonner, et donc conduit à la mort des pauvres koudous ? »En étudiant les feuilles d’acacias présents dans l’estomac des koudous, ils ont remarqué que ces feuilles contenaient un taux très élevé de tanin qui est une substance naturelle phénolique qui joue le rôle d’arme chimique défensive contre les parasites. Ils ont également constaté que cette élévation donne tout d’abord un goût amer puis empêche la digestion de ces feuilles par les koudous, et  finalement peut devenir un poison mortel pour les antilopes lorsque le taux est très élevé.

                                                   

Ils ont donc pu déduire que lorsque les acacias se sentent en danger de survie, ils se défendent de leurs prédateurs en modifiant la composition chimique de leurs feuilles notamment en produisant des phytoalexines qui consistent à produire des molécules cyanogènes et d’augmenter la teneur de tanin afin de rendre leurs feuilles toxiques et donc de tuer leur prédateur.

Mais ce n’est pas tous, les acacias se défendent également morphologiquement autrement dit par le biais de la formation d’épines longues, dures et pointues dont le nombre et la longueur maximise la défense.

Lors de l’étude de la mortalité surprenante des koudous, les scientifiques ont fait une découverte impressionnante. Ils ont pu constater que lorsqu’un acacia est sous danger il produit beaucoup de tanin et que les acacias situés à plus de 6 mètres de là, font de même. D’après cette étude, ils ont pu remarquer que les arbres communiquent ensembles.

Désormais lorsque les feuilles d’un acacia sont agressées par un koudou, ce dernier produit et libère des composés organiques volatiles (COV) notamment un gaz : l’éthylène.

Ce dernier va être porté par le vent jusqu’à atteindre d’autres acacias. Lorsque ce gaz se dépose sur les autres acacias ce dernier leur transmet un message de danger. Les acacias, recevant ce message, produisent à leur tour du tanin. Ce qui condamne les koudous à mourir soit de faim ou soit d’empoisonnement. On remarque également que les acacias s’entraident ensembles pour survivre et combattre leurs prédateurs.

On a donc pu voir que les acacias pour pouvoir mettre un terme à leur disparition a été obligé de mettre en place une structure et un mécanisme de défense ce qui a eu pour conséquence leur évolution. Cette évolution est à la fois morphologique et à la fois chimique.

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